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ASSASSIN’S CREED

5
Convenable

Grâce à une technologie révolutionnaire qui libère la mémoire génétique, Callum Lynch revit les aventures de son ancêtre Aguilar, dans l’Espagne du XVe siècle. Alors que Callum découvre qu’il est issu d’une mystérieuse société secrète, les Assassins, il va assimiler les compétences dont il aura besoin pour affronter, dans le temps présent, une autre redoutable organisation : l’Ordre des Templiers. 

Du huitième au septième.

Adapter une licence vidéoludique au cinéma est un exercice périlleux. Il faut respecter le matériau de base, contenter les fans sans perdre le spectateur qui ignore tout d’un univers déjà dense et ne pas céder aux sirènes du fan-service. Au rayon des films réussis peuvent être cités Silent Hill de Christophe Gans ou encore Ace Attorney de Takashi Miike. Du côté des ratés, les occurences sont beaucoup plus nombreuses : les ignobles Resident Evil de Paul W.S. Anderson, Alone in the Dark, The House of the Dead et Farcry de Uwe Boll, Doom de Andrzej Bartkowiak… Mais avec Michael Fassbender à la production et dans le rôle principal, impossible de ne pas entrevoir une lueur d’espoir émanant de cet Assassin’s Creed. Réalisé par Justin Kurzel, à qui l’ont doit le récent MacBeth, cette adaptation atteint-t-elle son objectif ?

Assassin’s Creed possède la particularité de jongler avec la temporalité, entre le présent et le passé. À travers l’Animus, conçu par le docteur Sophia Rikkin (Marion Cotillard), le personnage de Callum Lynch (Michael Fassbender) se voit doté de la capacité d’explorer les souvenirs de son ancêtre Aguilar de Nehra lors de l’Inquisition espagnole. Un prétexte qui pose instantanément des questions morales au sein du film : les Templiers souhaitent s’emparer de la Pomme d’Eden pour soumettre les Hommes et éradiquer la violence en les privant du libre arbitre. Les assassins, qui possèdent une prédisposition pour la brutalité, veulent empêcher ces derniers d’accomplir leur objectif. Cette ambiguïté sera malheureusement trop peu explorée par Justin Kurzel, beaucoup trop frileux quant aux enjeux de son film. Le cinéaste préfère offrir un scénario balisé dans lequel toutes les situations sont attendues. À l’image du jeu vidéo qui excelle par son gameplay mais pêche au niveau scénaristique, l’intérêt d’Assassin Creed ne repose que sur les passages dans le passé qui offrent de beaux moments d’action. Justin Kurzel tente pourtant à travers les retours dans le présent d’offrir un peu d’épaisseur à ses personnages mais échoue à de nombreuses reprises. En témoigne cette scène pendant laquelle un meurtre commis par Callum Lynch est balayé d’un revers de la main : sa victime n’était qu’un maquereau. À vouloir devenir une adaptation grand public, Assassin’s Creed perd un peu de sa saveur. Sans oublier que le sang, versé très fréquemment dans le jeu vidéo, est ici totalement absent.

Mais ne crachons pas dans la soupe, Assassin’s Creed est une adaptation honorable. Les batailles survolées par la caméra rappellent bien évidemment MacBeth, tout comme cette photographie très colorée. Dans le passé, les teintes orangées prédominent tandis que, dans le présent, les teintes deviennent beaucoup plus bleutées. Qu’importe les époques, ces choix de lumières qui sonnent très artificielles offrent au film un côté fantasmé, très irréel, à la manière d’un jeu vidéo. Jamais la frontière entre le septième et ce que certains appellent « le huitième art » n’aura été aussi fine.

Qui dit Assassin’s Creed dit hashashyn et combats rythmés. De ce côté là, pas d’inquiétudes : Aguilar de Nehra et son acolyte Maria sautent de toits en toits avec une habilité incroyable. Les chorégraphies sont suffisamment bien pensées pour retenir l’attention, sans oublier la présence de ce plan iconique issu du jeu vidéo qui présente la lame s’extirpant du dispositif de l’assassin qui s’apprête à passer à l’acte. Sans faire du fan-service appuyé, Assassin’s Creed arrive à contenter le spectateur ignorant tout du jeu vidéo comme le vrai gamer qui aura passé de nombreuses heures devant sa console. Divertissant lors d’un premier visionnage, pas sûr que le film survive en revanche à un second round. Très étrangement, Assassin’s Creed possède les mêmes qualités mais également les mêmes défauts que l’oeuvre vidéoludique dont il est tiré. Avec deux autres épisodes évoqués par la Fox et Ubisoft, studio français derrière cette célèbre franchise, Assassin’s Creed risque d’être présent très longtemps sur nos écrans. À condition que ce premier opus trouve son public. 

La fiche

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ASSASSIN’S CREED
Réalisé par Justin Kurzel
Avec Michael Fassbender, Marion Cotillard, Ariane Labed…
Etats-Unis – Aventure, Science-fiction
Sortie : 21 décembre 2016
Durée : 116 min
 





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