NEVER LET ME GO
Depuis l’enfance, Kathy, Ruth et Tommy sont les pensionnaires d’une école en apparence idyllique, une institution coupée du monde où seuls comptent leur éducation et leur bien-être. Devenus jeunes adultes, leur vie bascule : ils découvrent un inquiétant secret qui va bouleverser jusqu’à leurs amours, leur amitié, leur perception de tout ce qu’ils ont vécu jusqu’à présent.
Coeurs à prendre
Adapté d’un roman de Kazuo Ishiguro, Never Let Me Go est le deuxième film de Mark Romanek. Depuis l’enfance, Kathy, Ruth et Tommy sont les pensionnaires d’une école en apparence idyllique, une institution coupée du monde où seuls comptent leur éducation et leur bien-être. Devenus jeunes adultes, leur vie bascule après avoir découvert un inquiétant secret qui va bouleverser leur destin, leurs relations et leur perception de tout ce qu’ils ont vécu jusqu’à présent.
En révéler davantage serait dommageable pour cette œuvre subtile et bouleversante (je vous suggère d’ailleurs d’éviter soigneusement toute bande-annonce ou synopsis qui résume peu subtilement le film, allez le voir tout simplement !). On se contentera alors de louer les qualités du film, à commencer par la mise en scène délicate et soignée de Mark Romanek sublimée par la somptueuse photographie de Adam Kimmel et la subtile partition de Rachel Portman. Les acteurs sont tous impeccables, principaux comme seconds rôles (Charlotte Rampling, Sally Hawkins), à commencer par Andrew Garfield et Carey Mulligan qui confirment que cette génération britannique est plus que prometteuse. On saluera enfin le scénario de Alex Garland, basé sur l’œuvre de Kazuo Ishiguro, qui permet au film de suggérer l’effroyable sans artifices ni démonstration ou discours moralisateur.
Soigneusement mis en scène par Mark Romanek, Never let me go est une fable tragique, entre romance impossible et film d’anticipation, un drame intimiste et résigné, un film fragile et limpide qui touche droit au cœur.
MARK ROMANEK | UK | 103 MIN | 02 MARS 2011 | CAREY MULLIGAN, ANDREW GARFIELD, KEIRA KNIGHTLEY |
Je n’ai vu que la bande-annonce et elle fait très peur. Je crois qu’elle révèle l' »inquiétant secret » dont tu parles, et d’après ce qui y est montré, le moyen de résoudre leurs problèmes est incroyablement niais. Et les acteurs avaient l’air de mal jouer (surtout Andrew Garfield, alors que je l’ai trouvé impeccable dans tous les films où il jouait que j’ai vus). Ce qui fait que je ne comptais pas aller le voir.
Je ne sais pas si tu as vu cette bande-annonce, mais si c’est le cas, est-elle à ce point trompeuse sur le film ?
J’ai volontairement évité la bande-annonce et je pense que d’après ce que tu me dis celle-ci donne une fausse idée sur le film. Je déconseille d’ailleurs aux gens de lire certains synopsis ou de visionner la BA qui en dit trop et très mal.
Il n’y a pas véritablement de « moyen pour résoudre leur pbm ».
Je pense que tu devrais aimer et que tout prendra sens au visionnage. D’un regard extérieur et sans connaissance de l’histoire et du film, cela peut donner une impression de film naïf ou niais. Le résultat est plus subtil.
Merci de ton passage sur mon blog, à mon tour de découvrir le tien! Je vois que comme moi tu as préféré ne pas parler du « secret », personnellement j’ai trouvé vraiment dommage qu’il me soit révélé avant que j’aille voir le film! Je suis totalement d’accord avec toi, et je trouve la photo que tu as choisie comme illustration très belle ;o)
T’as réussi à passer à côté du secret avant de voir le film, bravo et cool pour toi ! Moi je le savais bien avant de voir le film, après je ne sais pas si ça gêne vraiment. Ceci dit je pense que le film à du prendre une autre ampleur pour toi, notamment à la révélation, et l’atmosphère étrange qui baigne le début du film devait l’être encore plus.
Pour respecter ton choix de ne rien révéler, je ne dirais rien, mais dans ce cas il m’est difficile de débattre du film sur ton blog ! Je dirais juste que d’un point de vue critique, je ne trouve rien à redire, mais je n’ai pas eu autant d’émotions que ce à quoi je m’attendais. Surement parce que j’attendais ce film depuis longtemps, du coup j’en attendais peut-être trop…
Content de voir que tu as aimé !
Je suis d’accord avec toi : il vaut mieux le moins en savoir (ce qui était aussi mon cas) avant de voir le film. Je l’ai trouvé assez touchant et intéressant, même si j’ai été moins convaincu que toi. La musique ne m’a notamment pas plus du tout.
Moi aussi je suis allé le voir sans rien savoir, juste la bande annonce, et du coup, le choc et l’émotion n’en a été que plus forte. J’en ai été retourné pendant longtemps, et pour garder le mystère, juste dire qu’il est brillamment réalisé et interprété à merveille. Traumatisant ? oui !
Avec le titre et l’affiche, on pourrait s’attendre à un film un peu niais, mais il n’en est rien. Une histoire d’amour contrariée et tragique, mais jamais pesante ni excessive. Les deux mots qui me viennent sont : beau et triste. A voir
Adaptation d’un roman de Kazuo Ishiguro, Never let me go est d’une brûlante actualité, puisque ce film sort sur les écrans moins d’un mois après la naissance en France du premier bébé-médicament -ou enfant du double espoir, comme le disent par euphémisme certains. Cette dystopie ne fait cependant qu’effleurer les questions éthiques soulevées par son sujet. De fait, elle ne s’interroge pas en profondeur sur la dimension morale de l’instrumentalisation de la vie humaine. Ni sur ses conséquences psychologiques. Mark Romanek préfère se concentrer -à l’image du livre ?- sur le triangle amoureux formé par Kathy, Ruth et Tommy : J’étais moins intéressé par le thème du clonage en lui-même que par le fait de m’en servir comme arrière-plan pour m’interroger sur ce qui est vraiment important, ce qui compte réellement dans une vie, explique le réalisateur dans le dossier de presse. L’histoire traite donc avant tout de l’amitié, de l’amour et de ce que vous choisissez de faire du temps qui vous est imparti. Cette approche assez inhabituelle pour un film de science-fiction donne à cette œuvre sa singulière et troublante beauté mélancolique.
Mais si Never let me go réussit si bien à nous émouvoir, c’est aussi -et surtout- parce que son auteur s’appuie sur des interprètes en état de grâce. Carey Mulligan, découverte l’année dernière dans Une éducation, livre ici une prestation d’une grande intensité. Tout comme Andrew Garfield (Deux sœurs pour un roi, The social network), dont la sensibilité à fleur de peau illumine chaque scène où il apparaît. On retiendra particulièrement celle où, se fondant sur les rumeurs qui agitaient l’imagination des élèves d’Hailsham, il vient apporter à Madame (Nathalie Richard) la preuve de son amour sincère pour Kathy, espérant ainsi obtenir un délai avant son dernier don. Keira Knightley m’a en revanche un peu moins touché. Peut-être est-ce dû à son personnage.
On regrettera tout de même la tentation esthétisante à laquelle succombe par instant Mark Romanek. Celui-ci se laisse en effet aller à quelques plans au romantisme un peu trop accentué (voir la course de Kathy et Tommy sur le ponton). Un manque de sobriété dû au fait qu’il vient du monde du clip vidéo et de la publicité ? Toujours est-il qu’en agissant ainsi, il semble ne pas faire entièrement confiance à la force de son histoire. Dommage…
Malgré cette réserve, Never let me go est un beau film porté par de grands comédiens en devenir, sur un sujet grave, même s’il n’est abordé qu’en arrière-plan. Il vaut donc que l’on s’y abandonne. Et ce d’autant plus que la soumission de ces jeunes gens à leur sort, suite à l’endoctrinement dont ils ont été l’objet, nous donne à réfléchir, par métaphore, sur notre propre inertie face aux discours des politiques et des médias…
Merci de ton passage Christophe, j’avais lu ton article (fort bien d’ailleurs). Toutefois, je déconseille à ceux qui ne l’ont pas vu (le film) de le lire (ton article). Il en est de même pour celui de Gabriel (cinepolis), excellent mais contient des spoilers.
Tout d’abord , merci de ton passage sur mon blog , qui, il faut dire, va au ralenti depuis quelques temps. Quant au film Never Let Me go, je l’ai beaucoup aimé , je l’ai trouvé très subtil. On y retrouve Andrew Garfield, poignant.Un acteur vraiment à suivre.
[…] […]
Je viens d’acheter le DVD. Je l’avais déjà vu dans le passé et il m’avait bouleversé. Pourtant,il n’est pas particulièrement rythme ni guère joyeux et malgré tout, il m’a complètement transporté par son ambiance et son casting brillant. Me tarde de le revoir !
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